Du lundi 7 octobre et pour une durée de deux semaines, des fouilles archéologiques vont avoir lieu sur le grand site de la dune du pilat.
POURQUOI DES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES ?
La Dune du Pilat révèle un patrimoine historique riche de 4 000 ans, c’est une véritable archive naturelle.
Depuis 2005, l’érosion de la Dune, menaçant de destruction les nombreux vestiges qu’elle conserve, fait l’objet d’un suivi assidu par le Groupe de recherche archéologique du Pays de Buch et de l’Agenais, sous la direction de l’archéologue testerin Philippe Jacques et sous le contrôle de la DRAC. L’hiver passé, les tempêtes successives ont particulièrement affecté l’un de ces sites. Il a donc été décidé par l’Etat de confier à Philippe Jacques la réalisation d’une fouille avant disparition définitive des vestiges.
La Dune du Pilat est constituée d’un millefeuille de différentes strates, visibles sur sa face ouest soumise à l’érosion marine. Il s’agit d’une alternance de ligne noire (paléosol) et de phase dunaire. Ces paléosols (les scientifiques en ont distingué 4) correspondent à des anciennes forêts qui sont venues fixer des dunes mobiles avant d’être à leur tour recouvertes par de nouvelles dunes. Ce phénomène a figé ces sols et les activités humaines qui s’y sont développées.
La Dune du Pilat à l’époque de la Protohistoire
La zone de fouille concerne le paleosuelo 2, lors de la Protohistoire (entre 1000 à 500 ans avant J.C). Le but sera de préciser l’histoire de l’évolution de ce sol forestier depuis l’implantation des premières zones humides jusqu’à son recouvrement par les sables dunaires.
À cette époque la forêt est implantée sur un sol sableux pratiquement plat. L’habitat qui s’y développe est constitué de plusieurs unités d’habitation dispersées au sein de différentes clairières dans un secteur où serpente une petite rivière. Cette opération permettra également de préciser les contours des activités artisanales et des habitats des femmes et des hommes de la protohistoire.
Les vestiges retrouvés correspondent aux emplacements des anciennes habitations.
Ils sont le plus souvent caractérisés par des trous de poteaux et des fosses qui délimitent les bâtiments en bois. Plus rarement des vestiges construits sont retrouvés comme des foyers.
Ces populations vivaient de l’élevage et de la production de sel. Elles filaient la laine, pêchaient et commerçaient le long du rivage et dans l’arrière-pays.
A cette occasion, le Syndicat Mixte de la Grande Dune du Pilat, gestionnaire du site, propose des activités de médiation gratuites :
- Des accueils postés pour répondre aux questions des visiteurs, à proximité du site de fouilles
- Des balades commentées les 13 et 15 octobre à 10h
- Un espace découverte à la cabane médiation du Grand Site
CONSIGNES A RESPECTER PAR LE PUBLIC
Toutes les zones de fouilles sont délimitées par un piquetage et du ruban de chantier. L’emprise de ces différentes zones étant inaccessible aux personnes non autorisées pour raison de sécurité, le franchissement de cette limite est donc strictement interdit.
La présence d’une pelleteuse en déplacement sur la plage entre les zones de fouille nécessite une attention toute particulière. Personne ne doit se trouver à moins de 20 m de cet engin.
L’opération archéologique menée sur la parcelle CE195 de la Dune du Pilat, propriété du Conservatoire du littoral, bénéficie d’une autorisation de fouille délivrée par le Ministère de la Culture (DRAC Nouvelle-Aquitaine, Service Régional de l’Archéologie).
Il est rappelé que personne n’est habilité à pratiquer des fouilles archéologiques et/ou utiliser un détecteur de métaux sans autorisation de l’Etat et que toute découverte fortuite à caractère archéologique doit être signalée aux services compétents (mairie, préfecture, DRASSM, DRAC…). Toute infraction est sanctionnée par les dispositions pénales prévues par les articles L.544-1 et suivants du Code du patrimoine et l’article 322-3-1 du Code pénal.